Julien Petit En France, les femmes sont encore très peu nombreuses à s’orienter vers les filières scientifiques. Face à ce constat préoccupant, l’Académie des sciences a décidé de mener une étude approfondie afin de quantifier cette sous-représentation et de trouver des pistes de solution.
En France, la sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques est un problème persistant, comme le souligne un rapport de l’Académie des sciences intitulé « Sciences, où sont les femmes ? » publié le mardi 18 juin. Les domaines de la physique, de la chimie et des mathématiques demeurent largement dominés par les hommes, selon cette étude.
Les stéréotypes de genre véhiculés par l’environnement familial, scolaire et sociétal sont pointés du doigt comme principale cause de cette faible représentation féminine dans les sciences. Les représentations limitées et souvent inadaptées des femmes scientifiques dans les manuels scolaires alimentent ces stéréotypes, d’après le rapport.
L’Académie des Sciences souligne également l’existence de « barrières invisibles » qui entravent l’accès des femmes qualifiées aux postes de responsabilité les plus élevés, notamment dans le monde académique. Cette situation se traduit par un plafond de verre qui limite les carrières des femmes et les empêche d’accéder aux promotions et aux académies.
Pour remédier à cette situation, l’Académie des sciences préconise un véritable changement de paradigme et appelle à agir collectivement. Des campagnes de communication visant à déconstruire les stéréotypes de genre sont recommandées, ainsi que des mesures visant à améliorer l’équilibre entre vie professionnelle, scientifique et vie de famille, telles que le report des dates limites pour les candidatures en fonction de la durée du congé parental.
Pour lutter contre les stéréotypes de genre, le rapport insiste sur la formation des enseignants du primaire et du secondaire, en proposant un renforcement de leur formation scientifique initiale à travers des parcours pluridisciplinaires. Il recommande également une formation scientifique continue tout au long de la carrière des enseignants.
Malgré ces défis, l’Académie des sciences rappelle que des exemples de réussite existent, citant notamment Anne L’Huiller qui a reçu le prix Nobel de physique l’année dernière, devenant ainsi la deuxième française à décrocher cette prestigieuse récompense après Marie Curie.
Source de l’article : Francetvinfo
