Le lancement de la mission franco-chinoise Svom est prévu pour ce samedi. Cette mission a pour objectif d’étudier les sursauts gamma, des phénomènes explosifs qui ont été initialement repérés par des satellites de renseignement américains au cours des années 1960.
Des phénomènes mystérieux dans l’univers
Une lueur provenant de l’immensité de l’espace, tel un phare dans le cosmos : voilà comment on peut décrire les sursauts gamma, qui seront observés par un satellite de la mission franco-chinoise Svom, dont le lancement est prévu le samedi 22 juin. Ces phénomènes intrigants sont en fait des flashs intenses de rayonnement gamma, signalant la mort d’une étoile massive en train de former un trou noir, selon Bertrand Cordier, responsable scientifique de la mission SVOM.
Les sursauts gamma ont été découverts par hasard par des satellites espions américains dans les années 1960. Depuis, les scientifiques cherchent à comprendre ces phénomènes pour deux raisons principales : d’une part pour étudier la production soudaine d’une grande quantité d’énergie sur une courte période, et d’autre part pour utiliser ces sursauts comme une source de lumière permettant d’explorer l’univers, notamment ses régions les plus anciennes.
Quatre instruments pour percer les mystères des sursauts gamma
Afin d’observer ces sursauts gamma, les équipes scientifiques françaises et chinoises ont développé quatre instruments embarqués à bord du satellite. Deux de ces instruments ont été fabriqués en France, au département d’astrophysique du CEA de Saclay, où se dérouleront les observations.
A chaque sursaut, les équipes doivent réagir rapidement. Les sursauts durent généralement quelques secondes, et les « avocats sursaut » doivent défendre leur sursaut pour convaincre la communauté scientifique de son intérêt. Les premières observations du satellite SVOM sont prévues pour le mois d’août.
La Chine dans l’espace
Outre la mission SVOM, la coopération entre la France et la Chine s’étend à d’autres projets spatiaux. Chang’e 6, une sonde chinoise, s’est récemment posée sur la face cachée de la Lune, en juin 2024. A bord de cette sonde se trouve un instrument français chargé d’étudier le radon, un gaz naturel radioactif, à la surface lunaire. Cette collaboration permet à la France de contribuer à des missions spatiales sans supporter les coûts des satellites et des lancements, tout en bénéficiant des données scientifiques collectées.
En parallèle de ces aspects scientifiques, la Chine poursuit un programme de conquête spatiale avec des enjeux géopolitiques. Son objectif est de rivaliser avec les grandes puissances spatiales en réalisant des exploits similaires. Les Etats-Unis, de leur côté, ne coopèrent pas avec la Chine dans le domaine spatial, considérant leur puissance spatiale comme inégalée.
« Est-ce que la Chine prétend être concurrente des États-Unis ? Peut-être pas, mais en tout cas, elle peut monter à un niveau lui permettant d’être un partenaire majeur. »
Isabelle Sourbès-Vergerà franceinfo
Les Etats-Unis et la Chine ont tous deux des projets d’envoi d’astronautes sur la Lune dans les années à venir, avec des échéances prévues respectivement pour 2026 et 2030.
Source de l’article : Francetvinfo